[INSTANT PATRIMOINE]

Général
Mardi 10 août 2021 - 18h16
Les traditions et le sport dans les Hautes-Pyrénées…

La coutume, ici, est simple : tout ne servirait à rien si ce n’était pas partagé.

L’Occitan

L’occitan, langue encore bien présente dans les Hautes-Pyrénées, se divise en 6 variétés : le Languedocien, le Provençal (dont le niçois), le Gascon, le Limousin, l’Auvergnat et le Vivaro-Alpin…

En 1539, un édit rend exclusif l’usage du français dans les documents administratifs pour que tout le monde comprenne leur signification.
La pratique du patois fut interdite dans les écoles en 1802, mais les langues régionales seront à nouveau autorisées à être enseignées qu’en 1951.

Il a traversé le temps grâce à des poèmes, chansons, contes…
La célèbre chanson Se Canta est attribuée à Gaston Fébus et daterait donc du XIVème siècle.

La culture occitane se développe aujourd’hui sous forme de musiques, chants, danses, théâtre et films.. mais également dans les calendretas.
Nous pouvons citer l’Ophéon de Luz qui fait partie de ces groupes qui perpétuent l’usage de l’occitan. Crée en 1867, avec une quarantaine de chanteurs, ce groupe est emblématique du canton de Luz-Saint-Sauveur. S’étant produit dans plusieurs pays notamment en Italie à Rome devant le pape Benoît XVI, le groupe fait découvrir le pays Toy et le territoire des Pyrénées…

© crédits photo l’Ophéon de Luz

La transhumance

Afin de produire du fourrage pour l’hiver, de nombreux éleveurs préservent leurs prairies en pratiquant la transhumance.
En milieu d’année, les troupeaux se déplacent vers les pâturages d’altitude, les estives. Pendant ce temps les bergers peuvent laisser pousser l’herbe de leurs prairies et récolter leur foin. La transhumance représente donc une vraie chance pour les montagnes car elle permet leur entretien.
Les troupeaux redescendent en automne avant que l’hiver ne s’installe..

Cette tradition millénaire des Hautes-Pyrénées a fait naître des fêtes regroupant locaux, touristes et éleveurs autour de repas où sont mis en avant les produits de montagne…

De même, la transhumance témoigne d’accords ancestraux datant du XIIIème siècle entre les communautés espagnoles et français du Mont Perdu. Citons le col de la Bernatoire qui, depuis trois millénaires, est le théâtre d’une aventure extraordinaire où des éleveurs espagnols rejoignent la France avec plus de mille bêtes de bétail en franchissant ce col de près de 2270 mètres d’altitude. C’est la « transhumance de la Bernatoire ».

© crédits photo L.Gaits

Le rugby

Inauguré vers 1900, le rugby, est le divertissement incontournable pour les Bigourdans…
Parmi les nombreux clubs haut-pyrénéens, trois d’entre eux se sont distingués en atteignant la finale du championnat de France de rugby de 1ère division :

Le Stadoceste Tarbais : A atteint 5 fois la finale, fondé en 1902, remporte 2 titre nationaux (1920 – 1973). L’équipe déjoue tous les pronostics en 1973 et bat Dax en finale 18 à 12.

Le Football Club Lourdais : Né en 1911, il domine le rugby français dans l’après-guerre en jouant pas moins de 11 finales, et remporte à huit reprises, le bouclier de Brennus.

Le Stade Bagnérais : Monté en 1ère division en 1969, il devient le modèle d’un rugby de mouvement. Par deux fois, cette équipe se hisse en finale du championnat de France sans connaître la victoire (1979 et 1981). Pour la première finale, jouée en nocturne en 1981, les Bagnérais perdent contre le « grand » Béziers après une rencontre de toute beauté qui enchanta les spectateurs et téléspectateurs.

Ces clubs bigourdans sont profondément associés à leurs enceintes sportives.
Situé à Séméac, le plus vieux d’entre eux sur lequel joue le Stadoceste, est inauguré le 17 novembre 1907. Le « Stado » déménagera le 5 janvier 1969 pour le stade Maurice Trélut.

A Lourdes, le stade est construit en 1928 sur un pré. En 1947, il est rénové et prend sa forme actuelle : il devient le stade le plus moderne de France doté de tribunes en béton aménagées sans poteau.

Acquis au milieu des années 1920 et aménagé en 1931, le parc des sports de Bagnères-de-Bigorre est niché sur le bord de l’Adour. Suite à un incendie en 1955, qui brûle sa tribune en bois, la ville le modernise alors en construisant une tribune en béton. L’enceinte Marcel Cazenave peut dès lors accueillir 5000 personnes.

 

Stadoceste Tarbais                                                            Football Club Lourdais                                                               Stade Bagnérais

L’Équitation

En 1806, Napoléon 1er rétablit le haras national de Tarbes qui, à partir du cheval tarbais, donne naissance à la race anglo-arabe. Il s’est installé sur le site que l’on connaît aujourd’hui en 1810, puis est agrandi en 1832 et 1901. En 1835, les haras de Tarbes fournissaient 35 % des chevaux destinés à la cavalerie légère.
Destiné autrefois à produire des montures pour la cavalerie, le haras national de Tarbes, classé monument historique, est aujourd’hui un établissement accessible au public et une agence spécialisée dans le développement de la filière cheval.

En juillet 1809, on inaugure l’hippodrome de Laloubère, c’était en même temps que la bataille de Wagram. Tarbes-Laloubère est l’ancêtre des champs de courses français : près de 50 ans avant Chantilly ou Longchamp.

Plus tard, d’autres champs de course verront le jour comme l’hippodrome de Pouzac vers 1830 (à la place de l’intermarché actuel).
On instaurera alors la tradition des courses, les élevages se développeront ainsi que les foires aux chevaux…

© crédits photo Archives départementales des Hautes-Pyrénées

Le ski

C’est Henri Sallenave, co-fondateur du stade palois, pionnier de l’aviation, qui introduit les premiers skis dans les Hautes-Pyrénées en 1903 qu’il fait venir directement de la manufacture d’armes de Saint-Étienne.

En décembre 1903, Louis Falisse, emprunte les skis de son ami Sallenave et en commande alors 3 paires. En compagnie de ses amis Cintrat et Larregain, il fait les premiers essais au Gourzy et à la Coume d’Aas : c’est le début de l’histoire du ski dans les Pyrénées..

Si le ski a connu un essor formidable, il le doit beaucoup aux tramways, mais on peut véritablement parler de stations de ski après 1945, car il était interdit de fréquenter la haute montagne (proximité de la frontière espagnole) pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Aujourd’hui, on compte 12 stations ou domaines skiables : le domaine du Grand Tourmalet, Saint-Lary, Luz-Ardiden, Peyragudes, Val Louron, Piau-Engaly, Cauterets, Gavarnie, Hautacam, Payolle, Nistos et Val d’Azun.

© crédits photo Archives départementales des Hautes-Pyrénées