Cap sur l’apprentissage

Général
Mardi 22 février 2022 - 15h52
En 2020, les élus du Conseil Départemental ont fait « le choix de l’apprentissage ». Jusqu’à cette année là, seuls 4 jeunes étaient accueillis, sur des postes très techniques, comme par exemple mécanicien poids lourds. Covid et développement de ce mode de formation ajoutés ont créé une dynamique favorable pour offrir cette opportunité à des jeunes, désormais 12 au sein du CD65.

Rencontre avec Thomas , Khalil et Léana qui nous présentent leur formation et leur métier dans le cadre de leur contrat d’apprentissage

Thomas Loustalé, apprenti en DUT Gestion des entreprises et des administrations

Thomas Loustalé est en DUT Gestion des Entreprises et des Administrations à Paul Sabatier, à Tarbes. Il a effectué une première année classique avant de poursuivre en alternance. « L’IUT nous a poussé à le faire, parce que les entreprises veulent embaucher des personnes qui ont de l’expérience. Et puis, j’en avais marre de ces parcours ultrascolaires. L’alternance était la solution idéale », raconte l’étudiant. Il poursuit : « Le Conseil Départemental a su me séduire. Lors de nos échanges, on m’a expliqué que dans le public, il était parfois difficile de trouver des personnes formées pour le secteur. Cet argument m’a convaincu : j’espère avoir plus de facilité ainsi à trouver un emploi à la fin de mes études ». Ce choix, Thomas ne le regrette absolument pas : « Les collègues m’ont mis tout de suite à l’aise. La collectivité a pris un alternant pour s’en occuper et pas pour remplacer quelqu’un dans l’équipe. En plus cette fois-ci, je me rends compte que je fais ce que j’apprécie, ce à quoi je m’attendais. J’avais un peu l’inquiétude, comme en première année de droit, de me rendre compte que j’avais fait une erreur d’orientation, mais non ». À 20 ans, le jeune homme a des envies de continuer, d’aller plus loin dans ses études, avec une Licence Pro et pourquoi pas un Master. Mais toujours en apprentissage pour pouvoir mettre en pratique les connaissances théoriques qu’il découvre en cours.

Khalil, apprenti cuisinier

Khalil, 16 ans, a une histoire particulière. Il est né à Damas en Syrie. Arrivé en France en 2010, ses débuts à l’école ont été compliqués : « Je ne comprenais pas tout, c’était difficile la maternelle. J’ai redoublé ». S’ensuit un parcours scolaire chaotique, collège à Lannemezan puis Saint-Laurent où on l’oriente vers un CAP Carrosserie, au lycée Paul Mathou, à Gourdan-Polignan. A priori intéressant, mais une fois sur place plus trop. Il sèche les cours. Heureusement il y a Christine Abadie. « Au lycée Mathou, elle aide les jeunes à trouver leur voie. Je la remercie beaucoup. Quand elle m’a parlé cuisine, je me suis dit ‘‘Mon père est cuisinier, il vend sur les marchés de la cuisine kurde, ça ne serait peut-être pas mal ça’’. Et j’ai foncé. » explique l’apprenti. Une deuxième personne a été importante, Rémy Garcia, le chef d’établissement de la cité scolaire de Lannemezan : « J’avais fait plusieurs stages dont une semaine à la cantine ici, au collège. Monsieur Garcia a appuyé ma demande ». Khalil s’épanouit dans cette alternance. Sabine Cazenavette son maître de stage est ravie : « C’est une belle histoire. On l’a connu élève, maintenant il est passé de l’autre côté, ça c’est fait tout seul, naturellement. L’expérience est nouvelle pour tout le monde. On essuie les plâtres… mais il n’y en a pas tellement. Khalil nous permet de nous remettre en question, il nous apporte beaucoup ». Khalil se prend à rêver : « Plus tard, je voudrais un restaurant pour travailler avec toute ma famille. Enfin, c’est ce que je voudrais, mais je ne leur en ai pas encore parlé, je ne sais pas si ça leur plairait ».

Léana Bourgon, relieuse, un métier passion

Léana Bourgon est en CAP reliure. Elle a comme maître d’apprentissage Olivier Ixart, relieur restaurateur aux Archives Départementales des Hautes-Pyrénées. Tous les deux affirment d’une seule voix : « C’est un métier passion, pour lequel on se forme en permanence. On apprend tout le temps, il y a toujours d’autres techniques ou des innovations ». Olivier Ixart a plus de 35 ans d’expérience, une somme de connaissances et de savoir faire dont Léana ne se lasse pas. Après un bac Arts Appliqués, un BTS, elle a découvert la reliure, dans une école d’Art en Chine, en même temps que la céramique ou la broderie : « Je voulais travaillais de mes mains, c’est ça qui me plaisait. La reliure y associait le goût du livre. En rentrant j’ai fait des stages chez différents relieurs, aux Archives ici aussi ». Son maître de stage enchaîne : « Elle a eu la chance de tomber au moment où le CD a développé l’apprentissage, elle a fait partie du bon wagon ». Un wagon qu’elle a attendu en faisant les saisons et en poursuivant sa découverte chez des professionnels : « À Pôle Emploi, je me suis souvent sentie un peu incomprise. Personne ne connaissait le métier, ni les débouchés. Mais au bout du compte quand on est motivée et avec un peu de patience, on y arrive toujours ». Maintenant les choses sont plus simples, quoi que : « Dans ma classe, 19 métiers d’Art sont représentés. Ça fait beaucoup de cours possibles pour 2 jours par mois seulement. Mais bon, être apprentie et dans cette école des métiers rares à Sorèze, c’est tout bénéfice, je suis payée pour me former. Sinon, j’aurais dû faire une école privée, très cher ». Son rêve, sa formation terminée, est d’ouvrir son atelier chez elle, en Lozère, dans les Gorges du Tarn. Elle en est sûre, il y a assez de travail pour lui permettre de vivre de sa passion.

 

Pour plus d’infos sur l’apprentissage ou déposer une candidature en ligne : https://formulaires.mesdemarches.ha-py.fr/emploi/demande-de-stage/