[INSTANT PATRIMOINE]

Général
Mardi 24 août 2021 - 16h33
Les Hautes-Pyrénées c’est aussi le patrimoine industriel…

Au fil des guerres et des années, le département des Hautes-Pyrénées s’est découvert une réelle vocation industrielle (Arsenal, Soulé, Alsthom…).

L’Arsenal

En 1871, la guerre franco-prussienne pousse Napoléon III à ordonner le déplacement de l’Arsenal de Meudon vers Tarbes en raison de son emplacement stratégique. Création confiée au général Jean-Baptiste Verchère de Reffye qui le transforme en atelier de construction d’artillerie, appelé « Arsenal » par les tarbais. Ainsi Tarbes devient une ville industrielle et ouvrière.

Durant la Première Guerre mondiale, l’activité de production de l’Arsenal est poussée à son maximum. La fabrication de matériel atteint une cadence très élevée grâce à l’augmentation du nombre d’ouvriers.
Mais la fin de la Guerre ralentit fortement la production d’armes. Si l’entre-deux-guerres se caractérise par une reprise de la production militaire avec la montée d’Hitler en Allemagne, à laquelle s’ajoute une production dite de « paix », l‘armistice de 1940 met fin à la production de l’Arsenal hormis la confection de munitions pour l’armée de Vichy ou pour l’occupant nazi.
Ainsi, le 11 novembre 1942, l’armée allemande occupe Tarbes. La Pyrotechnie et les Poudrières sont surveillées et doivent fabriquer du matériel de guerre pour les occupants.
En 1944, la production est relancée par un comité de libération qui a pris la tête de l’Arsenal. Les commandes d’armement assez limitées sont remplacées par les commandes civiles bien plus nombreuses au moment de la reconstruction de la France.

Le seul bâtiment de l’Arsenal en 1871 était l’ancien Magasin aux Tabacs, puis il n’a cessé de s’agrandir par de multiples acquisitions dans les années qui suivirent. Cette expansion de l’Arsenal provoque une dépendance de la ville vis-à-vis de son industrie.

Aujourd’hui, après rénovations, l’Arsenal se tourne vers les activités tertiaires.

© crédits photo Archives départementales des Hautes-Pyrénées

Daher/ Socata

Dans le but de la création d’un nouvel avion, les fréres Morane (pilotes d’aviation), créent en 1911 avec les frères Borel, la société d’aéroplanes Morane-Borel-Saulnier.
A Puteaux, ils fabriquent l’avion qui gagne la course Paris-Madrid. L’association avec les frères Borel se brise lors du partage du prix de la course Paris-Madrid. Le 10 octobre 1911 est donc créée la société des Aéroplanes Morane-Saulnier, qui connait un réel succès.
La SOCATA (Constructions d’Avions de Tourisme et d’Affaires) est créée en 1966 lorsque le groupe Sud Aviation rachète Morane-Saulnier. En 1970, Sud Aviation est intégré dans le groupe Aérospatiale qui deviendra Aérosapatiale Matra et finalement EADS en 2000. Et enfin en 2009 EADS, d’un commun accord, vend Socata à Daher.

 

Alstom – Soulé

A soues en 1921, s’installent les Constructions Electriques de France, dont l’établissement devient Alsthom après 1945, puis Alstom.
Plusieurs centaines de locomotives sont sorties de cette usine entre 1932 et 1938. En 1978, Alstom employait 2200 salariés pour la fabrication de locomotives.
Aujourd’hui, elle est spécialisée et fait partie des leaders mondiaux dans les trains à grande vitesse et les infrastructures de production et de transmission d’électricité.

En 1862, c’est la création de l’usine Soulé à Bagnères-de-Bigorre, qui se spécialise dans l’appareillage électrique et la construction ferroviaire en 1913 avec les premières caisses de tramways en bois.
Confronté à la chute des commandes d’EDF en appareillages électriques, Soulé est vendu par morceaux en 1999.
En 2008, l’entreprise espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) acquiert l’usine.

 

La tuilerie Oustau d’Aureilhan

Portant le nom de son fondateur, Laurence Oustau, cette usine était la première créée en 1873. Elle employait en 1900 200 ouvriers dans la fabrication de briques, de tuiles mais aussi de pavés, de tuyaux et même de radiateurs électriques.
La tuilerie Oustau avait même dépassé les frontières, en effet, des pavés Oustau ornaient les trottoirs de Tunis et d’Alger. La Russie a utilisé des tuyaux Oustau pour son oléoduc de Bakou.
Et plus près de chez nous, se trouvent des pavés à Pau (boulevard des Pyrénées) et dans certaines rues de Bordeaux.
Ce beau bâtiment rouge inscrit aux Monuments historiques depuis 1994, peine aujourd’hui à trouver sa destination.

© crédits photo Florent Pécassou

 

Les centrales hydroélectriques

L’hydroélectricité est l’art de transformer l’énergie potentielle de l’eau en énergie électrique. Elle est née au 19ème siècle avec l’invention des générateurs et a connu un essor significatif grâce à la réalisation de conducteurs électriques qui a rendu possible le transport de l’énergie électrique.

Dans les Hautes-Pyrénées, les premières centrales hydro-électriques ont remplacé les moulins à partir de 1885. Elles servaient à l’origine, à électrifier les lignes de chemins de fer car la traction vapeur n’était pas adaptée aux fortes pentes de montagne.

La première centrale créée dans les Hautes-Pyrénées est celle de Calypso à Cauterets en 1898.
Elle servait à alimenter la ligne de tramway Pierrefite-Cauterets-Luz. Les voyageurs se rendaient dans les stations thermales et de sport d’hiver.

Le premier barrage construit dans les Pyrénées est celui d’Oredon entre 1869 et 1884, pour alimenter le débit de la Neste.
Le barrage de Cap de Long (vallée d’Aure) est le plus important. Construit à 2161m d’altitude, entre 1949 et 1953, il est alimenté par 30 prises d’eau et 40 km de galeries ! Invisible en surface, la montagne est donc trouée comme un gruyère. Le barrage est relié à la centrale de Pragnères qui se trouve dans la vallée voisine sur la commune de Gavarnie-Gèdre. Elle peut couvrir les besoins énergétiques domestiques d’une ville de 135 000 habitants.

   

© crédits photo Archives départementales des Hautes-Pyrénées                                                                       © crédits photo L.Gaits

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